dimanche 27 mars 2011

PROCHAINE CONFERENCE LE JEUDI 31 MARS

La Prochaine conférence de relations internationales aura lieu le Jeudi 31 mars à 19H00. Vous pouvez consulter une liste de sites proposée par notre intervenant, Didier Machillot pour préparer la conférence.
Vous pouvez aussi préparer la conférence en étudiant les documents du post qui suit et en discuter avec vos profs. L'alliance remercie aussi Monica Maldonado YaÑez (Doctorante de Antropologia, linea de estudios de genero. Escuela Nacional de Antropologia e Historia (ENAH)) pour son aide précieuse dans la préparation des discussions profs/élèves de préparation de la conférence.


Préparation de la conférence sur les politiques de genre

 Compréhension écrite 1
Lisez ce texte et répondez aux questions qui suivent.


 LE GENRE

Le genre (anglais « gender ») est la signification construite socialement et culturellement pour le sexe biologique et les différences sexuelles.
La distinction sexe (en tant qu'anatomie binarisée) et genre (conçu comme interprétation socioculturelle du corps sexué) a marqué la deuxième vague du féminisme ; les féministes ont mis en évidence le fait que la catégorie « femme » soit une construction sociale et non pas une anatomie transformée en destin (vision de S. Freud). Ce changement paradigmatique a représenté un catalyseur extrêmement important pour le mouvement de libération des femmes. Mais, dans l'époque postmoderne, le concept est devenu très problématique et contesté.
La conceptualisation moderne de la notion de genre est due à Simone de Beauvoir dans son ouvrage programmatique Le Deuxième Sexe (1949) par la formule « On ne naît pas femme, on le devient ». La soi-disant Infériorité des femmes qui date depuis Aristote et la Bible n'est pas naturelle, mais construite pour préserver la suprématie (autorité, hégémonie). La femme est définie par l'homme par rapport à l'homme : si l'homme est le Sujet, l'Absolu, la femme est l'Autre. Le genre vise donc fondamentalement les attentes culturelles associées à la féminité et à la masculinité. Le mental collectif sanctionne par le discours social (des médias, de l'école, des proverbes, etc.) toute transgression du comportement normatif (« Ne pleure pas comme une fille » adressé à un garçon trop « sensible » ). L'homme a défini donc la femme comme autre, comme différente, par rapport à la norme du sujet masculin.
Même si l'analyse de Simone de Beauvoir a été considérée comme révolutionnaire par beaucoup de féministes, certaines voix (les féministes radicales) ont déploré la mise entre parenthèses du pouvoir extraordinaire des femmes de donner la vie/la maternité. Dans les années quatre-vingt-dix. Judith Butler met en évidence le fait que dans la construction sociale du genre existe implicitement une base solide, « naturelle » qui est le sexe (présomption assez problématique) et que le « devenir femme » explicité par de Beauvoir est en même temps une construction sociale du genre existe implicitement une base solide, « naturelle » qui est le sexe (présomption assez problématique) et que le « devenir femme » explicité par de Beauvoir est en même temps une construction culturelle et un choix personnel ; en fait, le sexe et le genre sont inextricablement liés et le genre est moins expressif que performatif : il est une multitude d'actes de genre qui créent l'idée ou l'illusion du genre.
Le genre est lié essentiellement aux comportements, pratiques, discours et techniques de la personne. Il est bien évident que toutes les femmes ne sont pas féminines (cf la Dame de fer ou une femme présidente de compagnie ou de pays) et tous les hommes ne sont pas machos.
Le genre influence deux champs fondamentaux :
1. La division sociosexuée du travail et des moyens de production ;
2. L'organisation sociale du travail de procréation, où les capacités reproductives des femmes sont transformées et le plus souvent exacerbées par diverses interventions sociales » (P. Tabet apud Nicole-Claude Mathieu in H.Hirata et alii, 2000: 192).

Ce qui est défini comme masculin dans une société ou. à une certaine époque, peut être catalogué comme féminin dans une autre société ou, à un autre moment de l'histoire (les standardistes étaient à l'époque de Graham Bell des hommes, à l'heure actuelle ce sont surtout des femmes les professeurs ont été au début des hommes, alors que maintenant cette profession est excessivement féminisée).
D'habitude la féminisation d'un métier va de pair avec sa dévalorisation pécuniaire et symbolique.
Les professions les plus féminisées sont celles prioritairement associées à l'éthique du souci (Carol Gilligan) donc au domaine de la santé, de l'enseignement, de l'assistance sociale. Cette dévalorisation des métiers pratiqués aussi par les femmes est due à la socialisation différente des femmes, socialisation pour l'empathie, la protection de l'autre (enfant, maris, parents), le sacrifice.
A partir de la deuxième vague féministe, sexologues et féministes s'accordent pour distinguer sexe et genre mais, à l'heure actuelle, les distinctions ne sont plus aussi nettes.
Des attributs physiques tels seins vagin, pénis, oestrogène, testostérone ont été étiquetés comme sexe et d'autres traits tels agressivité, connectivité, passivité, activité ont été considérés des conséquences du genre.
Mais Elizabeth Grosz dans « Experimental Desire ; Rethinking Queer Subjectivity » (1994) attire l'attention sur l'instabilité du sexe et du corps lui-même, et sur sa nature construite. Autrement dit, on doit comprendre le corps sexué et le genre comme parties du même système, fondées en égale mesure sur la nature et la culture.
Anne Fausto-Sterling dans Sexing the Body (2000) affirme que les « vérités » sur le sexe et la sexualité prennent forme (prennent corps – embodied) et que nous voyons nos corps sexués, à la lumière des théories que les scientifiques élaborent.

Le genre en tant que système des rapports sociaux de sexe sous-tend l'éducation et le monde de l'emploi, l'espace privé et l'espace public, de même que la ségrégation de genre. La ségrégation de genre (angl. gender gap) est horizontale (par domaines d'activité — les femmes travaillent dans des sphères d'activité moins prestigieuses, moins rémunérées) et verticale (les hommes sont plus nombreux à détenir les positions du sommet de la hiérarchie, alors que les femmes occupent les positions de la base).
La ségrégation fonctionne par exclusion (les femmes sont exclues même à l'heure actuelle des positions de recteur, doyen d'université, président de parti, d'académie ou de pays) ou par inclusion, dans des rôles non désirables.
La ségrégation de genre ne peut être atténuée et à moyen et à long termes, abolie que par le changement de la perception concernant certaines professions, par la généralisation du partenariat dans la vie privée et par des politiques publiques de parité.

Extrait de « Concepts fondamentaux pour les études de genre », de Daniela ROVENTA-FRUMUSANI, Archives Contemporaines éditions (28 avril 2009), pages 32-33
plus d'extrait du livre ici

1. Quelle est la différence entre les concepts de « sexe » et de « genre »
2. Quel est pour Simone de Beauvoir l’objectif de la construction d’une représentation sociale du genre en masculin et féminin ? Comment est selon elle traditionnellement déterminé le rôle de la femme ?
3. Donnez deux éléments qui expliquent l’opposition de  Judith Butler à Simone de Beauvoir ?
4. Qu’est-ce qui montre le caractère social de l’attribution d’un genre particulier à certains métiers ? Sur quoi repose cette catégorisation dans nos sociétés ?
5. Qu’entend-on par ségrégation" horizontale" et "verticale" dans les métiers ?
6. quels sont les deux moyens pour séparer les métiers masculins et féminins ?
7. Citez les trois domaines proposés dans l’article pour réduire la ségrégation dans genre dans les métiers.         



Compréhension écrite 2
Lisez cet autre texte et répondez aux questions qui suivent :


Le patriarcat

Ad litteram (pouvoir du père)
.
Initialement, le terme a été utilisé pour désigner une forme de famille fondée sur la parenté par les mâles et sur l'autorité paternelle (pater familias).
Comme système social, économique et juridique, le patriarcat donne, au chef de la famille, un pouvoir souverain sur tous ses dépendants (femmes, enfants, esclaves).
Dans sa première forme, le patriarcat a été associé à une économie domestique (autarcique) dans laquelle les biens et les aliments consommés étaient produits dans les ménages ; les femmes, les esclaves et les enfants constituaient la force de travail pour ce système de production.
Les filles (mariées jeunes) étaient censées passer de la « tutelle » du père à celle du mari ; le mariage lui-méme étant conçu comme alliance entre les familles et non pas comme décision libre des jeunes époux.
À la fin du xixe siècle, cet ordre patriarcal absolu commence à être contesté et érodé par l'obtention du droit de vote par les femmes, le droit à la propriété, ainsi que l'ouverture du champ de l'éducation et des professions (évidemment, certaines professions) pour les femmes.
La culture. surtout par la religion, perpétue l'idéal•type de la femme dépendante, soumise, affectée principalement au travail domestique.
Le concept de patriarcat est fondamental pour le féminisme de la deuxième vague.
La notion de patriarcat dont l'invention est attribuée à Kate Millett (1971) en continuité avec les significations religieuse et historique du terme ont été adoptées par l'ensemble des mouvements féministes des années soixante-dix pour désigner le système à combattre. Par rapport aux termes quasi synonymes comme « domination masculine », « oppression des femmes » et même « viriarcat » (vu que dans certaines sociétés ce sont l'oncle ou le grand frère qui détiennent la suprématie dans les familles à la mort du père), le terme patriarcat fait ressortir le caractère systémique de la subordination des femmes.

L'analyse des féministes radicales en premier lieu tente de rendre visible (absence des femmes de l'histoire de l'humanité, comme si leur seul rôle était de donner la vie à et soigner ceux qui « font l'histoire ». Même si les femmes ont fait l'histoire (quotidienne, mais aussi « la grande histoire » des guerres, révolutions, conquêtes d'autres territoires — le Nouveau Monde), vu leur absence de la sphère de l'éducation et de pouvoir, elles n'ont pas pu intégrer (jusqu'à une date récente) leurs perspectives, leurs attentes, leurs visions. L'histoire de l'humanité est produite par la moitié male de l'humanité et rédigée d'un point de vue mâle (dominateur, instrumental, orienté vers un « but », jamais vers les relations).

Gerda Lerner (1986 : 8-10) esquisse comme marques du patriarcat :

- l'appropriation par les hommes de la capacité reproductive de la femme

- la première forme de domination (celle des hommes sur les femmes) a été le cadre de référence (« le modèle ») pour toutes les formes de domination :
- les lois ont fixé les bases institutionnelles de la subordination de la femme et les femmes elles-mêmes ont coopéré avec le système par dépendance économique, par soumission culturelle (la religion, le folklore, les arts distinguent les femmes « respectables » — conformistes des femmes « non respectables » — non-conformistes)
- vu le caractère « naturel » de la subordination des femmes, le patriarcat a pu s'installer de facto et de jure (comme ordre social patriarcal et comme idéologie).

D'où l'effort ininterrompu des féministes de déconstruire ce système, d'encourager l'autonomie et la coopération des femmes (le concept de sororité — sisterhood, ainsi que du travail en réseau — networking).

Dans le lexique féministe les termes de patriarcat, de genre (ou système de genre) et rapports sociaux de sexe (ou rapports sociaux de genre) « s'opposent à et complètent des termes comme sexisme ou machisme qui dénotent plutôt le niveau des attitudes et/ou des relations interindividuelles. Ils sont également plus conceptuels ou théoriques que les termes de domination masculine et oppression des femmes. Tandis que ces derniers se contentent de faire un constat, les termes précédents visent le niveau sous-jacent, le niveau explicatif, ne serait-ce qu'en impliquant l'existence d'un système sociopolitique » (C Delphy in Hirata et alii, 2000: 146).

Extrait de « Concepts fondamentaux pour les études de genre », de Daniela ROVENTA-FRUMUSANI, Archives Contemporaines éditions (28 avril 2009), pages 32-33
plus d'extrait du livre ici
1. Dans le système patriarcal qui sont les deux personnes qui exercent l’autorité sur les femmes et par quelle institution se fait le transfert de l’une à l’autre ?
2. Comment a été remis en question le patriarcat au XIX siècle ?
3. Pourquoi le terme patriarcat a-t-il été choisi par les féministes des années 70 plutôt que d’autres équivalents ?
4. Dans quel domaine les féministes ont d’abord critiqué l’absence des femmes ?
5. qu’entend-on par « l'appropriation par les hommes de la capacité reproductive de la femme » ?
6. Donnez deux raisons qui ont fait que les femmes ont coopéré avec le système patriarcal ?
7. Qu’est-ce qu’on entend par efforts des féministes pour « déconstruire » le système ?
7. Quels sont les moyens institutionnels que les féministes encouragent pour lutter contre le patriarcat ?




   Compréhension Orale 1 

Regardez cette vidéo et répondez aux questions :

1. Dans quel pays se passe le reportage ?
2. où se rend la femme que l’on voit au début de la vidéo ?
3. Quels sont les obligations de la nouvelle loi norvégienne sur la participation des femmes aux conseils d’administration des sociétés côtés en Bourse ?
4. Quelles sont; selon le PDG de l'entreprise de produits diététiques,  les qualités que les femmes peuvent apporter dans un conseil d’administration par rapport aux hommes ? Comment qualifie-t-il les hommes ?
5. Quel stratagème a utilisé l’ancien ministre conservateur pour faire passer sa loi ?
6.  Quelle est la sanction prévue par la loi si les entreprises ne la respectent pas ?
7 Pourquoi le magnat de la presse norvégienne est contre les quotas ?
8 votre opinion ! Que pensez-vous de cette loi. Pensez-vous quelle serait applicable au Mexique ? De manière plus général, pensez-vous personnellement que les femmes ont des aptitudes particulières à apporter comme l’explique le PDG dans le reportage ou qu’elles ont les mêmes qualités et aptitudes que les hommes mais qu’elles n’accèdent pas aux postes les plus élevés pour des raisons de simple discrimination

 Compréhension Orale 2
 regardez cette vidéo et répondez aux questions 

1. Quel est la conclusion du  rapport de l'Institut national d'étude démographique sur la répartition des tâches ménagère dans le couple ?
2. quelle est la part moyenne des femmes dans les tâches ménagères.
3. Quels types de tâches ménagères fait le patron de bistrot du reportage ?
4. Que fait la femme qui est dans le bistrot dans les tâches ménagères ?
5. Quel exemple de mot qui n’a pas de masculin donne-t-on dans le reportage ?
6.  Dans le reportage que dit-on de l’attitude des différentes générations ?
7 quelle est la conclusion du reportage en forme de parodie de dicton ?
8 Votre opinion ! Quelle est selon vous la situation au Mexique et d’après vous comment une meilleure répartition des tâches ménagères peut-elle améliorer la condition et les opportunités des femmes dans le monde du travail ? Qu’est-ce qu’il faudrait faire pour améliorer la situation. ?
Quels sont les obstacles qui existent au Mexique à ce niveau ?