mardi 13 septembre 2011

PROCHAINE CONFERENCE LE JEUDI 29 SEPTEMBRE 2011


La stratégie internationale de la ville de Mexico

conférence en français du cycle « Le monde dans tous ses états ».



avec Eugene Zapata Garesché, Conseiller international de Marcelo Ebrard, gouverneur de la ville de Mexico.

Eugène ZAPATA-GARESCHE est titulaire d’une Licence en Relations Internationales de l'Université Nationale Autonome du Mexique (UNAM), d’un Master en Études européennes à la London School of Economics and Political Science et d’un DESS Coopération et Développement de l'Université de Paris I (Panthéon-Sorbonne). De 1996 à 2002 il a été Chargé de mission Amérique latine à la Fédération Mondiale des Cités Unies (FMCU) puis son représentant permanent au Mexique. Il a été Directeur fondateur du Programme Franco-Mexicain de Coopération municipale crée en 1998 par la FMCU et le Centre national de la fonction publique territoriale (CNFPT).
Depuis 2003 il est consultant indépendant. Il collabore régulièrement avec l'Observatoire des changements en Amérique latine (LOCAL-IHEAL), l'Agence COOP-DEC Conseil, Cités Unies France et d'autres structures. Depuis 2006, il est membre du Comité d'experts de l'Observatoire de la coopération décentralisée Union européenne-Amérique latine (OCD-UE AL) où il a publié le “Manuel pour l'internationalisation des villes” en versions espagnole, anglaise et française.




lundi 12 septembre 2011

La coopération décentralisée vue d’Amérique latine


Les questions portent sur les pages 14 et 15 de la NL qui font référence à une conférence donnée par Eugène Zapata Garesché.


1. Quels sont les caractéristiques démographiques et politiques du contexte actuel de l'Amérique Latine ?

2. Quel est le changement majeur depuis les années 80 ? 

3. En quoi ce changement est-il favorable au processus de développement ?

4. Quelles étapes restent à franchir une fois que le partenariat local est acquis ?

Relations Bilatérales


Les relations entre villes sont au cœur des processus de coopération internationale, et sont devenues, au cours des dernières décennies, un outil fondamental à leur développement.
Les principes de l’interaction de ville à ville, leur dynamique et les résultats concrets facilitent la recherche de solutions à des défis communs par l’échange d’expériences et une collaboration solidaire entre les villes pour qu’elles se transforment en des villes plus faciles à vivre à travers l’investissement dans l’amélioration de l’espace public, la sécurité, la circulation, l’environnement et le développement urbain.
Dans cette perspective, la Ville de Buenos Aires maintient d’étroites relations de coopération et d’échange avec de nombreuses villes et régions du monde, parmi lesquelles figurent, entre autres, Montevideo, Sao Paulo, Rio de Janeiro, Porto Alegre, Belo Horizonte, La Paz, Asunción, Santiago du Chili, Caracas, México DF, Quito, Bogotá, Berlin, Paris, Milan, Rome, Ferrare, Emilia Romagna, Madrid, Barcelone, Le Cap, Osaka, Shanghai et Pékin.
Ces liens favorisent des relations stratégiques en vue d’un développement réciproque promouvant l’échange d’expériences, de programmes et de projets dans divers domaines politiques tels que la culture, l’éducation, le tourisme, la sécurité, les relations internationales, la production et le commerce, la planification urbaine, la santé, le sport, l’environnement, la science et la technologie, la communication et les droits de l’homme.
Dans la plupart des cas, ces échanges se sont développés à partir de Conventions et d’Accords de Coopération.
Ainsi, le travail conjoint entre le secteur de Relations Internationales et le Ministère de Développement Economique a permis de consolider, par les missions commerciales du GCBA, un autre axe des relations internationales de la ville: la mise en relation des gouvernements locaux dans le cadre de la stratégie de commerce extérieur de la ville.

Source: Site du gouvernement de la ville de Buenos Aires

Questions:

1. Dans quels secteurs faudrait-il investir afin de rendre les villes plus faciles à vivre ?

2. Dans la plupart des cas, ces échanges se sont développés à partir de Conventions et d’Accords de Coopération. Dans quels domaines ?

3. Quel autre axe des relations internationales a été consolidé ?

Discussions en classe:

1. Le cas de la ville de Buenos Aires peut s'appliquer partout. Est-ce le cas pour le moment dans la ville de Mexico ?

2. Quel image a en général l'étranger de Mexico avant d'y arriver ? Que faire pour changer cela ?

lundi 20 juin 2011

PROCHAINE CONFERENCE LE JEUDI 30 JUIN 2011

  "La France et le Mexique unis face au changement climatique"

conférence en français du cycle « Le monde dans tous ses états ». 

par Jean Thèves, attaché de Coopération scientifique à l’Ambassade de France et Axel Gastambide, conseiller sur les enjeux globaux à l’Ambassade de France


Changement climatique : climat et effet de serre




"Les espèces qui survivent ne sont pas les espèces les plus fortes, ni les plus intelligentes, mais celles qui s'adaptent le mieux aux changements" (Charles Darwin).

Le climat

Le climat se définit comme une description des moyennes et des extrêmes météorologiques en un endroit limité. Le climat est naturellement variable comme en témoigne l'irrégularité des saisons d'une année sur l'autre.
Cette variabilité est normale, et tient aux fluctuations des courants océaniques, aux éruptions volcaniques, au rayonnement solaire et à d'autres composantes du système climatique encore partiellement incomprises. De plus, notre climat aussi a ses extrêmes (comme les inondations, sécheresses, grêle, tornades et ouragans), qui peuvent devenir dévastateurs.
Cependant, depuis quelques décennies, un certain nombre d'indicateurs et d'études montrent que le climat se réchauffe à l'échelle du globe... Un phénomène inquiétant qui nous interpelle sur nos activités massivement émettrices en gaz à effet de serre.

Carotte de glaceHistorique et découvreurs

En 1824, Joseph FOURIER, physicien français, surnomme "effet de serre" le phénomène démontré par Horace Bénédict DE SAUSSURE à la fin du 18ème siècle : la température sur Terre est accrue par l'atmosphère qui piège une partie du rayonnement infrarouge émis par la Terre.
Svante ARRHENIUS annoncait dès 1896, qu'en brûlant le charbon, les hommes allaient réchauffer la planète via un effet de serre renforcé et fût donc le premier à mettre en évidence le risque de réchauffement climatique. Il indiquait déjà avec beaucoup de clairvoyance que le doublement de la concentration en dioxyde de carbone dans l'atmosphère devrait entraîner l'augmentation de la température de 4°C à 6°C.
En 1958, Charles David KEELING commence à mesurer les Carotte glaciaire prélevée sur le site de Dome Concordia
© CNRS concentrations de CO2 sur le volcan Mauna Loa à Hawaï : elles sont alors de 315 ppm puis de 330 ppm en 1974 : preuve locale d'une augmentation de la concentration en CO2.
En 1979, l'Académie nationale des sciences américaine lance la première étude rigoureuse sur le réchauffement de la planète. Le comité Charney qui en eu la charge concluait déjà que " si les émissions de dioxyde de carbone continuent d'augmenter, le groupe d'étude ne voit aucune raison de douter que des changements climatiques en résulteront, et aucune raison de penser que ces changements seront négligeables ".
Au début des années 80, le glaciologue grenoblois Claude LORIUS entreprit une coopération avec ses collègues soviétiques de la station Vostok, installée au coeur de l'Antarctique. En 1985, les foreurs russes parviennent à extraire des carottes de glace jusqu'à un kilomètre de profondeur. Publiées en 1987, leur analyse réalisée à Grenoble et à Saclay par les équipes de Dominique RAYNAUD et Jean JOUZEL, démontre que, depuis cent mille ans, il existe une corrélation étroite entre températures moyennes et teneurs en gaz à effet de serre.
En 1999, la démonstration s'est étendue aux 400 000 dernières années. Sur cette période, jamais la teneur en gaz à effet de serre n'a atteint les valeurs actuelles. Enfin, en 2008 confirmation a été apportée sur une période de 800 000 ans....
Depuis 1988, plusieurs milliers de chercheurs internationaux se sont réunis sous l'égide des Nations Unies pour constituer le Groupe Intergouvernemental sur l'Evolution du Climat (GIEC) ou IPCC (Intergovernmental Panel on Climate Change) afin de travailler sur ce bouleversement global (planétaire) et rapide.

Comprendre l'effet de serre

L'effet de serre est un phénomène naturel, indispensable à la vie sur Terre et qui assure une température moyenne de +15°C environ au lieu de -19 °C. En fait, une température de -19°C ferait geler les océans, ce qui augmenterait considérablement leur albédo (pouvoir réflecteur) faisant chuter les températures autour de -100°C...
La Terre reçoit la majeure partie de son énergie du soleil (principalement sous forme de lumière visible), une partie est directement réfléchie, une autre absorbée et une dernière rayonnée sous forme d'infrarouges (rayonnement thermique) par notre planète. Le rayonnement infrarouge émis par la Terre est en partie intercepté par les gaz à effet de serre de l'atmosphère terrestre tandis que le reste est diffusé vers l'espace.
Un gaz à effet de serre est donc relativement transparent à la lumière du soleil mais capable d'absorber une partie du rayonnement thermique de la Terre. Ta Terre équilibre le rayonnement solaire entrant par l'émission de rayonnement thermique. La présence de substances à effet de serre limite le rafraîchissement par rayonnement thermique et amène donc à un certain réchauffement (Richard Lindzen).
Ainsi, la vapeur d'eau, le méthane, le dioxyde de carbone et le protoxyde d'azote, qui sont les principaux gaz à effet de serre (GES) contribuent à piéger l'énergie renvoyée, augmentant la température moyenne de la Terre. En effet, ce sont les gaz à structure polyatomique (au moins 3 atomes) qui retiennent le rayonnement infrarouge au contraire des molécules diatomiques (99% de l'atmosphère) qui ont une structure trop simple.
Notons le double rôle des nuages dans l'effet de serre : vis-à-vis du rayonnement solaire, les nuages agissent principalement comme un parasol qui renvoie vers l’espace une grande partie des rayons du Soleil. Le pouvoir réfléchissant, ou albédo, des nuages épais à basse altitude, est ainsi très élevé, de l'ordre de 80%. Par contre, les cirrus qui sont des nuages d'altitude constitués de cristaux de glace, ont un effet parasol très faible puisqu’ils sont transparents mais participent fortement à l'effet de serre.
Bilan radiatif Le bilan radiatif et sa perturbation anthropique : estimation de l’impact de l’effet de serre et de l’effet parasol sur le bilan énergétique de la Terre.
Source : CNES, 04/2006
Les températures moyennes du globe (mesurées à 2 m au-dessus du sol sous abri) sont de : +15,1 °C en moyenne (régions polaires : -20°C, tempérées +11°C, équatoriales : +26°C).
Sur Mars où l'atmosphère est tenue et donc l'effet de serre absent, la température moyenne est de -50°C. Sur Vénus, où l'atmosphère est très chargée en gaz carbonique, la température moyenne est de +420°C. Nous comprenons donc que les concentrations en gaz à effet de serre sur Terre ont permis l'apparition des formes de vie que nous connaissons qui sont sensibles aux températures.

La girouette du changement climatique



Chaque jour, des millions d'entre nous allument leur téléviseur pour découvrir les prévisions météorologiques. Un réseau de présentateurs météo européens font appel à la confiance accordée par le public à leur profession et utilisent leur influence auprès des téléspectateurs pour les sensibiliser au changement climatique.
La principale différence entre la météo et le climat réside dans le temps: alors que la météo couvre de petites périodes, le climat en couvre quant à lui de plus importantes. Le lien étroit existant entre ces deux éléments implique que les météorologues sont bien placés pour faire progresser le débat sur le changement climatique – et c'est précisément ce qui est en train de se produire.
Des présentateurs météo de toute l'Europe mettent à profit leur statut de personnalité publique et leur crédibilité pour sensibiliser l'opinion à l'un des plus grands défis auxquels notre monde se trouve actuellement confronté. Citons notamment Jill Peeters, présentatrice météo de la VTM, une chaîne de télévision commerciale flamande en Belgique. Non seulement elle avertit les téléspectateurs des percées dans la couverture nuageuse et des éclaircies dans une Belgique réputée pluvieuse, mais elle s'est également forgé une réputation de militante contre le changement climatique.
Mme Peeters a également publié un ouvrage fort populaire, intitulé Onze planet wordt heet (Notre planète se réchauffe). Elle écrit régulièrement des articles sur le réchauffement climatique pour la presse flamande et a produit des documentaires dans le domaine du climat.
Son livre a reçu un accueil enthousiaste. "Lorsque mon livre est paru, il s'est classé parmi les dix meilleures ventes en Flandre, un résultat des plus satisfaisants pour un livre traitant d'un sujet scientifique si complexe. Et les réactions sont toujours très positives", explique-t-elle.
La présentatrice météo flamande a également attiré l'attention sur les conséquences moins connues du changement climatique. Elle a notamment produit un documentaire sur la tribu des El Molo, qui vit de la pêche sur le lac Turkana au Kenya. Leur survie est actuellement menacée par la baisse des eaux du lac, imputable au réchauffement climatique et à l'endiguement.
"Il est incroyable de constater le nombre de gens qui ont été touchés par cette histoire. Ce documentaire a fait pénétrer le réchauffement climatique dans leur salon", se souvient-elle. "Je suis persuadée que ce n'est qu'avec ce type de récit personnel que nous pouvons changer l'opinion publique."

Conscientiser le public

En République tchèque, Taťána Míková, qui travaille pour la télévision publique tchèque, utilise également son temps d'antenne météo pour faire passer le message à propos du changement climatique. Pendant la semaine, elle examine chaque jour la météo mondiale au cours d'un programme de dix minutes qui explique les changements relatifs à la fréquence des événements climatiques extrêmes et étudie les altérations du climat au cours des cent dernières années, et plus particulièrement des deux dernières décennies. Elle prépare également des rapports sur le changement climatique pour un programme éducatif et donne des conférences publiques à ce sujet.
Le travail de Mme  Míková est fort bien accueilli par les téléspectateurs et les personnes qui assistent à ses conférences. "Entre les lettres et les courriers électroniques des spectateurs que je reçois aujourd'hui et ceux que je recevais il y a cinq ans, je constate une énorme différence", déclare-t-elle. Et elle a pu se rendre compte à quel point le débat a commencé à affecter les comportements. "Certaines personnes m'écrivent ou me racontent de quelle façon elles recyclent leurs déchets et modifient leur consommation énergétique et les statistiques indiquent également que les gens ont commencé à changer de comportement."
"Il reste encore toutefois beaucoup à faire", ajoute-t-elle, "dans la mesure où le débat sur le changement climatique n'a pas encore véritablement pénétré dans la conscience du public tchèque. Lors de mes conférences, je rencontre des personnes bénéficiant d'un très bon niveau d'instruction et de bonnes connaissances à propos de ce problème. Mais il existe également de nombreuses personnes dans mon pays qui n'en ont probablement jamais entendu parler – ou qui ne veulent pas en entendre parler", souligne-t-elle.
Mme Míková n'est, pour sa part, pas une nouvelle venue dans le domaine du changement climatique. Cela fait maintenant dix ans qu'elle s'implique dans le programme climatique national de son pays et, entre 2003 et 2006, elle a fait partie d'une équipe travaillant à la production d'un atlas climatique de la République tchèque.

L'énergie de la jeunesse


En Irlande, Gerald Fleming – qui travaille pour le service météorologique national et est à la tête de l'équipe météo de la RTÉ, la télévision publique irlandaise – consacre une bonne partie de ses efforts à toucher les jeunes. "Je travaille beaucoup avec les écoliers. Je leur explique que c'est ma génération qui est responsable de ce problème, mais qu'il incombera à la leur de trouver une solution", déclare-t-il. Il espère que son influence sur les plus jeunes contribuera à "faire progresser la lutte contre ce défi".
De surcroît, le réchauffement climatique est devenu partie intégrante des émissions de son équipe météo. "Lors de nos bulletins météo réguliers, nous fournissons au public des statistiques de fin de mois et de fin de saison (jours les plus humides, les plus venteux, les plus chauds, etc.); nous avons en effet le sentiment que cela nous aide à maintenir l'accent sur le climat", précise-t-il.
M. Fleming cherche également à traduire la sensibilisation générale en un appel au ralliement et à l'action. "La population irlandaise est fort consciente du problème, mais je pense que cette conscientisation est limitée à une connaissance générale de cette problématique. Je ne crois pas que l'Irlandais moyen soit vraiment conscient des changements sociétaux nécessaires pour lutter sérieusement contre ce problème", remarque-t-il.

Exploiter le vent du changement


M. Fleming et Mmes Míková et Peeters sont tous membres du réseau européen des météorologues (Climate Broadcasters Network – Europe, ou CBN-E; www.cbn-e.eu), mis sur pied en 2007 par la direction générale de l'environnement de la Commission européenne pour favoriser les rencontres entre météorologues engagés et encourager l'échange de savoir-faire de communication sur le changement climatique. Son principal objectif est de permettre aux présentateurs météo et aux météorologues d'expliquer les effets du changement climatique aux citoyens, ainsi que les éléments scientifiques qui les étayent, mais aussi les actions qui peuvent être entreprises pour limiter le réchauffement climatique et s'y adapter.
"Notre défi est d'utiliser la crédibilité dont nous bénéficions auprès des téléspectateurs pour les aider à croire au changement climatique et à le comprendre, mais aussi à agir en conséquence", souligne M. Fleming. "Le travail d'autres collègues dans toute l'Europe m'a incité à m'investir plus pour sensibiliser l'opinion irlandaise, et m'a offert de nombreux exemples pratiques de moyens et méthodes utilisables pour faire passer le message dans mon pays."
Comme l'explique Mme Peeters: "le réseau CBN-E me permet de partager mes expériences de communication à propos du réchauffement climatique avec des collègues". Et Mme Míková d'ajouter que le CBN-E l'a aidée à en apprendre davantage sur le changement climatique, à communiquer avec des collègues et à partager des expériences avec eux. Et il s'agit là d'un élément essentiel dans le monde en constante évolution du changement climatique. "Chaque année apporte son lot de nouveaux faits. Il nous faut donc être toujours au courant et pouvoir en parler d'une façon compréhensible pour le public", explique Mme Míková.

 

Le changement climatique




Le changement climatique.
Film réalisé à l'occasion du lancement du satellite d'océanographie Jason-2 le 20 juin 2008.

ACTIVITÉS LIÉES AUX ARTICLES ET VIDÉOS 

Home de Yann Arthus-Bertrand

À voir ou à revoir

lundi 16 mai 2011

PROCHAINE CONFERENCE LE JEUDI 26 MAI

"L'architecture et le patrimoine colonial des empires européens"

par Bernard Toulier

Conservateur en chef du patrimoine, Ministère de la Culture et de la Communication, Direction de l'architecture et du patrimoine (DAPA)


Historien de l’architecture et ancien pensionnaire de l’Académie de France à Rome,  il exerce son expertise sur le patrimoine architectural des XIXe et XXe siècles au sein de la direction générale des patrimoines (département du pilotage de la recherche et de la politique scientifique) au ministère de la culture et de la communication.  Expert pour le compte du ministère des Affaires étrangères, du ministère de la Culture et de la Communication ainsi que pour l'UNESCO, il conduit des missions d'inventaire et d'étude dans toute la France ainsi qu’à l’étranger, et  notamment en Afrique. Il est responsiale du programme Architectures de la villégiature au sein du Centre André Chastel (CNRS).

Il est l’auteur de très nombreuses publications, notamment :

  • Architecture et patrimoine du XXe siècle en France. Paris : Editions du Patrimoine, 1999, 358 p.
  • La Côte d’Emeraude. La villégiature balnéaire autour de Dinard et Saint-Malo, (dir. avec Francis Muel), Paris, Éditions du patrimoine, 2001, 344 p.
  • Villes d'eaux. Architecture publique des stations thermales et balnéaires, Paris, Dexia/Imprimerie nationale, 2002, 176 p.
  • Architecture coloniale et patrimoine. L'expérience française, (dir. avec Marc Pabois). Paris : Institut National du Patrimoine/ Somogy éditions d'art, 2005, 192 p.
  • Architecture coloniale et patrimoine. Expériences européennes (dir. avec Marc Pabois). Paris : Institut National du Patrimoine/ Somogy éditions d'art, 2006, 248 p.
  • Kinshasa. Architecture et paysage urbain (avec Johan Lagae, Marc Gemoets et al.), Paris, Somogy Editions d'art, 2010, 128 p.
  • Villégiature des bords de mer. Architecture et urbanisme. XVIIIe-XXe siècle, (dir.), Paris, Éditions du patrimoine, 2010, 400 p.
Une bibliographie plus complète est disponible ICI.


Bernard Toulier est invité par le Colegio de Tlaxcala et par le réseau des Alliances Françaises au Mexique pour donner une série de conférences sur l'architecture et la morphologie urbaine du littoral. Il présentera également son dernier ouvrage "Villégiatures de bord de mer"..

Vous trouverez un texte en pdf dans chacun des deux articles qui suivent, vous pouvez les travailler en classe pour préparer la conférence.

dimanche 15 mai 2011

Saint-Louis du Sénégal, un enjeu pour le patrimoine mondial

À l'aide de l'article que vous trouverez en cliquant sur ce lien, répondez au questions suivantes:

  1. Qu'est-ce qui a justifié l’inscription du centre historique sur la liste du patrimoine mondial de l’humanité en décembre 2000 ?
  2. Le commerce de la gomme a permis l'essor de la ville de Saint-Louis. Quand, pourquoi et par quoi a-t-il été remplacé ?
  3. Qu'a fait Faidherbe pour la ville de Saint-Louis ?
  4. Quand et pourquoi se termine la belle époque de Saint-Louis ?
  5. Qu'est-ce que le patrimoine architectural de la ville de Saint-Louis a d'alarmant ?
  6. Que faudrait-il faire pour sauvegarder ce patrimoine architectural ?
  7. À l'aide de la description de la ville en début d'article, dessinez un plan sommaire de Saint-Louis.

Discussion en classe: Comparez une ville coloniale française à une ville coloniale espagnole du Mexique. Que sont-elles devenues ? Où en est le patrimoine architectural ?

samedi 14 mai 2011

La notion de patrimoine depuis la révolution française

Lisez ce texte au format pdf et répondez aux questions:

-Quel évènement politique explique que l’état français ce soit très tôt retrouver au début de la révolution avec un très gros patrimoine artistique et immobilier à gérer.
- Quel est devenu le critère de sélection du classement des monuments historiques durant la restauration (1815-1848)
- sur quels critères Viollet-le-duc propose de restaurer les monuments historiques sous le second empire?
- Qu’est-ce qui manque à l’époque de Viollet-le-Duc pour que le classement du patrimoine soit vraiment efficace ?
- qu’est-ce que la troisième république (1870 – 1940) apporte dans la questions du patrimoine possédé par les particuliers.
- Pourquoi le bilan de la troisième république n’est pas très satisfaisant ?
- Quelles nouveautés voit-on apparaître au niveau des fouilles archéologiques après la deuxième guerre mondiale ?
- Quels sont les nouveaux domaines de la protection du patrimoine qui apparaissent sous la cinquième république (1858 - ) ?

Autres questions à débattre en classe


- penser que vous que tous le patrimoine doit rester public même si l’état n’a pas les moyens de tout entretenir ou restaurer correctement, ou peut-il y a avoir comme en
France avec le classement une aide aux personnes privées qui possèdent un patrimoine historique sous le respect de certaines conditions ? Quelle est la situation au Mexique ?
- Avant guerre et avant le tourisme de masse, les touristes français aisés allaient dans les colonies d’Afrique du nord pour voir les ruines romaines et se désintéressaient de la culture islamique. Avec le tourisme de masse les gens vont dans des clubs en bord de mer sans jamais rien connaître de la culture locale (sauf quelques excusions). Les touristes aux Mexique vont d’abord à la plage à Cancun puis visitent les sites précolombiens (préhispaniques) . Qu’est-ce qui est fait, et que faudrait-il faire pour permettre de conserver et mettre en avant la culture et le patrimoine mexicain, colonial et du Mexique indépendant ? Quand est-il du patrimoine ethnologique actuel des populations indigènes mexicaines ?
- faut-il restaurer les bâtiments dans leur état originel comme le pensait Viollet-le-Duc ou garder les traces des diverses transformations des bâtiments comme on le fait dans les restaurations actuelles ?

Vidéos et questions pour préparer la conférence

Rio sans argent pour restaurer son patrimoine historique 
Regardez cette vidéo et répondez aux questions 
- Quel évènement historique a accéléré la construction de bâtiments officiels coloniaux à Rio au début du dix-neuvième siècle ?
- Pour quelles raisons historiques les bâtiments du centre ville sont en ruines ou mal conservés ?

- Quel est la part des investissements pour le mondial de foot et les jeux olympiques qui est consacré à la restauration du centre ville ?
- Pourquoi le commentateur dit que l’institut du patrimoine historique et artistique national « ne propose que de vagues réponses » ? Qu’est-ce que son représentant propose concrètement ? En comparaison, quelle est la situation du centre ville de Mexico ?
- A quoi sont consacrés prioritairement les 24 milliards de d’investissement par les secteurs publics et privés à Rio pour la coupe du monde et les jeux olympiques ? (Citez 3 domaines)

Sauvons la Casbah d'Alger

Regardez cette vidéo sur la Kasbah d’Alger et répondez aux questions :

-Pourquoi la Kasbah d’Alger tombe en ruine ? (donner 3 raisons)
-Quel est le total des maisons, combien risquent de s’effondrer ?
-Pourquoi les maisons s’écroulent ?
- Quelle proportion de la Kasbah peut être restaurée et par qui et quelle proportion a déjà été détruite ?
- Depuis combien de temps la Kasbah d’Alger est-elle inscrite au patrimoine de l’UNESCO et quand a été prise la décision de restauration par l’état algérien ?
- Quels sont les raisons pour lesquelles le particulier veut restaurer la maison ? (une raison idéologique et une raison économique).

plus sur l'histoire de la Kasbah en images ici (on voit notamment une image d'une mosquée avant - dans un parc - et après - submergée par les bâtiments alentour - qui montre l'importance de la préservation des alentours des sites classés)

samedi 23 avril 2011

PROCHAINE CONFERENCE LE JEUDI 28 AVRIL

"Ombres et lumières de la politique extérieure mexicaine"  
par Jean-François Boyer



Jean-François Boyer, est un grand reporter spécialisé en Amérique latine et au Moyen-Orient, il a été correspondant en Amérique latine de la chaîne de télévision française TF1. Il a réalisé des documentaires pour la chaîne France 5, Arte, TF1, Canal Plus, et des reportages pour "Envoyé Spécial" (France 2).

Il a écrit notamment  “L´Empire Moon” (El Imperio Luna) en 1986 et « La guerre perdue contre la drogue » (La guerra perdida contra la droga) en 2001.
De 2008 à 2010 il a été directeur de l'édition mexicaine du Monde Diplomatique.

Thème de la Conférence. 


Depuis 60 ans la politique étrangère affichée par les gouvernements successifs du PRI et du PAN n´a jamais (ou très peu souvent) correspondu à la réalité de sa diplomatie. Entre la tentation du non-alignement et celle de l´alignement stratégique sur Washington, elle a toujours été caractérisée par le « double langage ». Plusieurs éléments expliquent cette pratique ambigüe: le profond nationalisme du peuple mexicain; la proximité avec les États-Unis et la dépendance économique du pays par rapport à son voisin du nord; le profil contradictoire des présidents mexicains de cette époque (priistes comme panistes ) plus soucieux de maintenir les grands équilibres politiques internes que de définir une politique extérieure fondée sur des valeurs intangibles.


Conférence en français
 
Alliance Française de Mexico centre San Ángel, à 19:00 heures.


Le texte suivant peut vous servir à préparer la conférence et en discuter avec la classe !

texte de préparation de la conférence sur la politique extérieure du Mexique

Lisez ce texte et répondez aux questions qui suivent :


La « translation » géopolitique du Mexique

(D’après Les conséquences géopolitiques pour le Mexique de la politique états-unienne de Homeland Security Rodrigo Nieto Gomez/ Hérodote quatrième trimestre 2006)

L’appartenance du Mexique aux deux ensembles territoriaux américains - Amérique du Nord et Amérique latine - est incontestable. D’un côté, pour les Mexicains, il n’y a aucun doute : le Mexique est le troisième pays de l’Amérique du Nord, comme on l’enseigne dans les écoles, en accord avec le programme officiel. Il est membre de l’ALENA et, paradoxalement, son identité nord-américaine s’est affermie après les pertes territoriales infligées par les États-Unis au XIXe siècle. Celles-ci ont accentué le sentiment d’appartenance du Mexique à l’Amérique du Nord, avec un regard fixé en permanence sur les territoires perdus. De l’autre côté, le pays s’identifie pleinement à l’ensemble des pays rassemblés sous le vocable « Amérique latine », pour des raisons historiques et culturelles évidentes : entre autres, la langue, la « race », la colonisation, la culture indigène, la religion catholique. Par le jeu des représentations, le Mexique a été capable de redéfinir, non sans tensions, son appartenance à l’un ou l’autre des deux ensembles auxquels il appartient.

C’est ainsi que, durant les sexennats de Luís Echeverría Álvarez (1970-1976) et de José López Portillo (1976-1982), le gouvernement mexicain a construit un discours nettement latino-américain et conforme au climat de l’époque. Il se définissait comme un pays du « sud », du « tiers monde » et « non aligné ». On en veut pour preuve la politique extérieure très active menée par le Mexique en Amérique latine, soutenant le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, se solidarisant avec les gouvernements de Salvador Allende au Chili et de Fidel Castro à Cuba, en opposition ouverte à la politique des États-Unis dans la région. Comme le dira Fidel Castro en 1980 : « Mexico a été un des porte-drapeau les plus décidés dans la lutte pour un nouvel ordre économique mondial. Le Mexique a été et reste le représentant des intérêts des peuples de ce qu’on appelle le soi-disant tiers monde. Le Mexique, au sein de l’Amérique latine et de la Caraïbe, est un ami sincère de tous nos peuples, un fervent défenseur de ses intérêts et occupe la tranchée sur des milliers de kilomètres à la frontière même des États-Unis. C’est pour cela, pas seulement en raison de sa politique internationale, mais aussi géographiquement, que le Mexique est en première ligne dans la défense de la souveraineté et des intérêts de nos peuples. » En politique extérieure, le Mexique orientait alors tous ses efforts pour se définir comme un pays qui avait plus à voir avec ses voisins du Sud que ceux du Nord. Son appartenance au « tiers monde » était un motif d’orgueil et, dans les représentations géopolitiques de l’époque, son appartenance à l’Amérique du Nord n’était pas mentionnée.

À la fin des années 1980, l’arrivée au pouvoir d’une nouvelle élite politique, formée principalement dans les universités états-uniennes, a transformé profondément la relation du Mexique avec le nord et le sud du continent américain. Peu à peu, dans un processus qui n’a cessé de s’approfondir, le gouvernement du Mexique a décidé de mettre de côté les théories du desarrollismo et de la dépendance et de cesser de « résister » au Nord, pour en faire partie.

C’est pourquoi une des singularités de l’abandon généralisé des théories cépaliennes dans l’ensemble de l’Amérique latine est que, au Mexique, l’acceptation du modèle économique libéral s’est accompagnée d’un « basculement » de l’Amérique latine vers l’Amérique du Nord. Ce mouvement fut un acte conscient, destiné à « amarrer » le destin du Mexique à une région économiquement plus performante et avec un niveau de développement beaucoup plus haut, à laquelle il appartenait déjà de facto, sinon de jure.

Nous ne reviendrons pas sur la mise en place du traité de libre-échange. Rappelons seulement que ce « basculement » s’inscrit dans le contexte de la fin de la guerre froide et du début de la « guerre économique ». Cela a eu deux conséquences pour la géopolitique du Mexique, qui ont contribué à son rapprochement de l’Amérique du Nord.

D’une part l’affirmation des États-Unis comme seule superpuissance mondiale a signifié, pour le Mexique et beaucoup d’autres nations, qu’il était plus difficile d’établir les équilibres nécessaires pour faire contrepoids à l’énorme force du « colosse du Nord ». En tout état de cause, à cette époque, le Mexique dépendait déjà largement du marché états-unien, mais l’absence d’un cadre institutionnel assujettissait, année après année, les accords douaniers aux haut et bas de la politique interne états-unienne. D’autre part, dans la représentation de la « guerre économique par blocs » qui se profilait comme substitut à la « guerre froide », l’exemple de l’Union européenne a rendu intéressant la négociation d’un accord de libre-échange entre les trois pays de l’Amérique du Nord. Ce n’est pas un hasard si le traité de Maastricht est entré en vigueur le premier novembre 1993 et l’ALENA seulement deux mois plus tard. [Salinas de Gortari, 2000]. Toutefois, si ce « déménagement » du Mexique vers l’Amérique du Nord eut comme axe fondamental l’intégration économique de la région, on ne peut pas le réduire exclusivement à l’accord commercial.

En ce qui concerne le rapprochement stratégique, l’intégration amena l’armée mexicaine à modifier ses manuels de guerre qui, jusque dans les années 1980, représentaient les États-Unis comme le seul « ennemi naturel » du Mexique [Schulz, 1997]. Militairement, le Nord cessa d’être considéré comme une menace, en ouvrant la voie à la coopération en matière de défense, mise à profit aujourd’hui dans le contexte de la création du périmètre de sécurité. Sans aucun doute, le levier le plus utile pour cette mutation fut le changement dans la manière de se représenter au Mexique, la migration mexicaine vers les États-Unis. Exclue jusqu’alors du discours public, la question migratoire a acquis un poids fondamental dans la nature des relations entre les deux nations. Le gouvernement a fortement inclus cette question dans son discours. En moins d’une décennie, les migrants ont cessé d’être considérés comme des traîtres pour se transformer en héros nationaux. On commença même à parler de la « diaspora mexicaine » afin de gommer la ligne de partage entre les Mexicains et les Mexicains-Américains.

 
- Quelles sont les deux régions auxquelles s’identifie le Mexique ?
- Vers laquelle de ses régions se tourne préférentiellement le Mexique dans les années 70 et quelles sont ses références idéologiques ?
- Quelles raisons sociologiques expliquent le rapprochement du Mexique avec les États-Unis dans les années 80 ?
- Quelles sont les deux avantages économiques du traité de libre échange de 1994 d’après le texte ?
- Quelles sont les changements idéologiques dans la question de l’émigration des mexicains aux États-Unis opérés par les élites mexicaine parallèlement au rapprochement avec les États-Unis ?

Discussion  en classe : Le Mexique oscille toujours entre l’Amérique Latine et les États-Unis. Quelle est la région que le Mexique doit privilégiez à votre avis ? Quels sont les avantages, le réalisme de l’une ou l’autre option ? Les partis politiques mexicains proposent-ils des options claires en vue des prochaines élections ou bien sont-ils divisés. La politique extérieure est-elle un enjeux important des prochaines élections selon vous ? Comparez la politique extérieure du Mexique avec celle du Brésil ou de la Chine ?

dimanche 27 mars 2011

PROCHAINE CONFERENCE LE JEUDI 31 MARS

La Prochaine conférence de relations internationales aura lieu le Jeudi 31 mars à 19H00. Vous pouvez consulter une liste de sites proposée par notre intervenant, Didier Machillot pour préparer la conférence.
Vous pouvez aussi préparer la conférence en étudiant les documents du post qui suit et en discuter avec vos profs. L'alliance remercie aussi Monica Maldonado YaÑez (Doctorante de Antropologia, linea de estudios de genero. Escuela Nacional de Antropologia e Historia (ENAH)) pour son aide précieuse dans la préparation des discussions profs/élèves de préparation de la conférence.


Préparation de la conférence sur les politiques de genre

 Compréhension écrite 1
Lisez ce texte et répondez aux questions qui suivent.


 LE GENRE

Le genre (anglais « gender ») est la signification construite socialement et culturellement pour le sexe biologique et les différences sexuelles.
La distinction sexe (en tant qu'anatomie binarisée) et genre (conçu comme interprétation socioculturelle du corps sexué) a marqué la deuxième vague du féminisme ; les féministes ont mis en évidence le fait que la catégorie « femme » soit une construction sociale et non pas une anatomie transformée en destin (vision de S. Freud). Ce changement paradigmatique a représenté un catalyseur extrêmement important pour le mouvement de libération des femmes. Mais, dans l'époque postmoderne, le concept est devenu très problématique et contesté.
La conceptualisation moderne de la notion de genre est due à Simone de Beauvoir dans son ouvrage programmatique Le Deuxième Sexe (1949) par la formule « On ne naît pas femme, on le devient ». La soi-disant Infériorité des femmes qui date depuis Aristote et la Bible n'est pas naturelle, mais construite pour préserver la suprématie (autorité, hégémonie). La femme est définie par l'homme par rapport à l'homme : si l'homme est le Sujet, l'Absolu, la femme est l'Autre. Le genre vise donc fondamentalement les attentes culturelles associées à la féminité et à la masculinité. Le mental collectif sanctionne par le discours social (des médias, de l'école, des proverbes, etc.) toute transgression du comportement normatif (« Ne pleure pas comme une fille » adressé à un garçon trop « sensible » ). L'homme a défini donc la femme comme autre, comme différente, par rapport à la norme du sujet masculin.
Même si l'analyse de Simone de Beauvoir a été considérée comme révolutionnaire par beaucoup de féministes, certaines voix (les féministes radicales) ont déploré la mise entre parenthèses du pouvoir extraordinaire des femmes de donner la vie/la maternité. Dans les années quatre-vingt-dix. Judith Butler met en évidence le fait que dans la construction sociale du genre existe implicitement une base solide, « naturelle » qui est le sexe (présomption assez problématique) et que le « devenir femme » explicité par de Beauvoir est en même temps une construction sociale du genre existe implicitement une base solide, « naturelle » qui est le sexe (présomption assez problématique) et que le « devenir femme » explicité par de Beauvoir est en même temps une construction culturelle et un choix personnel ; en fait, le sexe et le genre sont inextricablement liés et le genre est moins expressif que performatif : il est une multitude d'actes de genre qui créent l'idée ou l'illusion du genre.
Le genre est lié essentiellement aux comportements, pratiques, discours et techniques de la personne. Il est bien évident que toutes les femmes ne sont pas féminines (cf la Dame de fer ou une femme présidente de compagnie ou de pays) et tous les hommes ne sont pas machos.
Le genre influence deux champs fondamentaux :
1. La division sociosexuée du travail et des moyens de production ;
2. L'organisation sociale du travail de procréation, où les capacités reproductives des femmes sont transformées et le plus souvent exacerbées par diverses interventions sociales » (P. Tabet apud Nicole-Claude Mathieu in H.Hirata et alii, 2000: 192).

Ce qui est défini comme masculin dans une société ou. à une certaine époque, peut être catalogué comme féminin dans une autre société ou, à un autre moment de l'histoire (les standardistes étaient à l'époque de Graham Bell des hommes, à l'heure actuelle ce sont surtout des femmes les professeurs ont été au début des hommes, alors que maintenant cette profession est excessivement féminisée).
D'habitude la féminisation d'un métier va de pair avec sa dévalorisation pécuniaire et symbolique.
Les professions les plus féminisées sont celles prioritairement associées à l'éthique du souci (Carol Gilligan) donc au domaine de la santé, de l'enseignement, de l'assistance sociale. Cette dévalorisation des métiers pratiqués aussi par les femmes est due à la socialisation différente des femmes, socialisation pour l'empathie, la protection de l'autre (enfant, maris, parents), le sacrifice.
A partir de la deuxième vague féministe, sexologues et féministes s'accordent pour distinguer sexe et genre mais, à l'heure actuelle, les distinctions ne sont plus aussi nettes.
Des attributs physiques tels seins vagin, pénis, oestrogène, testostérone ont été étiquetés comme sexe et d'autres traits tels agressivité, connectivité, passivité, activité ont été considérés des conséquences du genre.
Mais Elizabeth Grosz dans « Experimental Desire ; Rethinking Queer Subjectivity » (1994) attire l'attention sur l'instabilité du sexe et du corps lui-même, et sur sa nature construite. Autrement dit, on doit comprendre le corps sexué et le genre comme parties du même système, fondées en égale mesure sur la nature et la culture.
Anne Fausto-Sterling dans Sexing the Body (2000) affirme que les « vérités » sur le sexe et la sexualité prennent forme (prennent corps – embodied) et que nous voyons nos corps sexués, à la lumière des théories que les scientifiques élaborent.

Le genre en tant que système des rapports sociaux de sexe sous-tend l'éducation et le monde de l'emploi, l'espace privé et l'espace public, de même que la ségrégation de genre. La ségrégation de genre (angl. gender gap) est horizontale (par domaines d'activité — les femmes travaillent dans des sphères d'activité moins prestigieuses, moins rémunérées) et verticale (les hommes sont plus nombreux à détenir les positions du sommet de la hiérarchie, alors que les femmes occupent les positions de la base).
La ségrégation fonctionne par exclusion (les femmes sont exclues même à l'heure actuelle des positions de recteur, doyen d'université, président de parti, d'académie ou de pays) ou par inclusion, dans des rôles non désirables.
La ségrégation de genre ne peut être atténuée et à moyen et à long termes, abolie que par le changement de la perception concernant certaines professions, par la généralisation du partenariat dans la vie privée et par des politiques publiques de parité.

Extrait de « Concepts fondamentaux pour les études de genre », de Daniela ROVENTA-FRUMUSANI, Archives Contemporaines éditions (28 avril 2009), pages 32-33
plus d'extrait du livre ici

1. Quelle est la différence entre les concepts de « sexe » et de « genre »
2. Quel est pour Simone de Beauvoir l’objectif de la construction d’une représentation sociale du genre en masculin et féminin ? Comment est selon elle traditionnellement déterminé le rôle de la femme ?
3. Donnez deux éléments qui expliquent l’opposition de  Judith Butler à Simone de Beauvoir ?
4. Qu’est-ce qui montre le caractère social de l’attribution d’un genre particulier à certains métiers ? Sur quoi repose cette catégorisation dans nos sociétés ?
5. Qu’entend-on par ségrégation" horizontale" et "verticale" dans les métiers ?
6. quels sont les deux moyens pour séparer les métiers masculins et féminins ?
7. Citez les trois domaines proposés dans l’article pour réduire la ségrégation dans genre dans les métiers.         



Compréhension écrite 2
Lisez cet autre texte et répondez aux questions qui suivent :


Le patriarcat

Ad litteram (pouvoir du père)
.
Initialement, le terme a été utilisé pour désigner une forme de famille fondée sur la parenté par les mâles et sur l'autorité paternelle (pater familias).
Comme système social, économique et juridique, le patriarcat donne, au chef de la famille, un pouvoir souverain sur tous ses dépendants (femmes, enfants, esclaves).
Dans sa première forme, le patriarcat a été associé à une économie domestique (autarcique) dans laquelle les biens et les aliments consommés étaient produits dans les ménages ; les femmes, les esclaves et les enfants constituaient la force de travail pour ce système de production.
Les filles (mariées jeunes) étaient censées passer de la « tutelle » du père à celle du mari ; le mariage lui-méme étant conçu comme alliance entre les familles et non pas comme décision libre des jeunes époux.
À la fin du xixe siècle, cet ordre patriarcal absolu commence à être contesté et érodé par l'obtention du droit de vote par les femmes, le droit à la propriété, ainsi que l'ouverture du champ de l'éducation et des professions (évidemment, certaines professions) pour les femmes.
La culture. surtout par la religion, perpétue l'idéal•type de la femme dépendante, soumise, affectée principalement au travail domestique.
Le concept de patriarcat est fondamental pour le féminisme de la deuxième vague.
La notion de patriarcat dont l'invention est attribuée à Kate Millett (1971) en continuité avec les significations religieuse et historique du terme ont été adoptées par l'ensemble des mouvements féministes des années soixante-dix pour désigner le système à combattre. Par rapport aux termes quasi synonymes comme « domination masculine », « oppression des femmes » et même « viriarcat » (vu que dans certaines sociétés ce sont l'oncle ou le grand frère qui détiennent la suprématie dans les familles à la mort du père), le terme patriarcat fait ressortir le caractère systémique de la subordination des femmes.

L'analyse des féministes radicales en premier lieu tente de rendre visible (absence des femmes de l'histoire de l'humanité, comme si leur seul rôle était de donner la vie à et soigner ceux qui « font l'histoire ». Même si les femmes ont fait l'histoire (quotidienne, mais aussi « la grande histoire » des guerres, révolutions, conquêtes d'autres territoires — le Nouveau Monde), vu leur absence de la sphère de l'éducation et de pouvoir, elles n'ont pas pu intégrer (jusqu'à une date récente) leurs perspectives, leurs attentes, leurs visions. L'histoire de l'humanité est produite par la moitié male de l'humanité et rédigée d'un point de vue mâle (dominateur, instrumental, orienté vers un « but », jamais vers les relations).

Gerda Lerner (1986 : 8-10) esquisse comme marques du patriarcat :

- l'appropriation par les hommes de la capacité reproductive de la femme

- la première forme de domination (celle des hommes sur les femmes) a été le cadre de référence (« le modèle ») pour toutes les formes de domination :
- les lois ont fixé les bases institutionnelles de la subordination de la femme et les femmes elles-mêmes ont coopéré avec le système par dépendance économique, par soumission culturelle (la religion, le folklore, les arts distinguent les femmes « respectables » — conformistes des femmes « non respectables » — non-conformistes)
- vu le caractère « naturel » de la subordination des femmes, le patriarcat a pu s'installer de facto et de jure (comme ordre social patriarcal et comme idéologie).

D'où l'effort ininterrompu des féministes de déconstruire ce système, d'encourager l'autonomie et la coopération des femmes (le concept de sororité — sisterhood, ainsi que du travail en réseau — networking).

Dans le lexique féministe les termes de patriarcat, de genre (ou système de genre) et rapports sociaux de sexe (ou rapports sociaux de genre) « s'opposent à et complètent des termes comme sexisme ou machisme qui dénotent plutôt le niveau des attitudes et/ou des relations interindividuelles. Ils sont également plus conceptuels ou théoriques que les termes de domination masculine et oppression des femmes. Tandis que ces derniers se contentent de faire un constat, les termes précédents visent le niveau sous-jacent, le niveau explicatif, ne serait-ce qu'en impliquant l'existence d'un système sociopolitique » (C Delphy in Hirata et alii, 2000: 146).

Extrait de « Concepts fondamentaux pour les études de genre », de Daniela ROVENTA-FRUMUSANI, Archives Contemporaines éditions (28 avril 2009), pages 32-33
plus d'extrait du livre ici
1. Dans le système patriarcal qui sont les deux personnes qui exercent l’autorité sur les femmes et par quelle institution se fait le transfert de l’une à l’autre ?
2. Comment a été remis en question le patriarcat au XIX siècle ?
3. Pourquoi le terme patriarcat a-t-il été choisi par les féministes des années 70 plutôt que d’autres équivalents ?
4. Dans quel domaine les féministes ont d’abord critiqué l’absence des femmes ?
5. qu’entend-on par « l'appropriation par les hommes de la capacité reproductive de la femme » ?
6. Donnez deux raisons qui ont fait que les femmes ont coopéré avec le système patriarcal ?
7. Qu’est-ce qu’on entend par efforts des féministes pour « déconstruire » le système ?
7. Quels sont les moyens institutionnels que les féministes encouragent pour lutter contre le patriarcat ?




   Compréhension Orale 1 

Regardez cette vidéo et répondez aux questions :

1. Dans quel pays se passe le reportage ?
2. où se rend la femme que l’on voit au début de la vidéo ?
3. Quels sont les obligations de la nouvelle loi norvégienne sur la participation des femmes aux conseils d’administration des sociétés côtés en Bourse ?
4. Quelles sont; selon le PDG de l'entreprise de produits diététiques,  les qualités que les femmes peuvent apporter dans un conseil d’administration par rapport aux hommes ? Comment qualifie-t-il les hommes ?
5. Quel stratagème a utilisé l’ancien ministre conservateur pour faire passer sa loi ?
6.  Quelle est la sanction prévue par la loi si les entreprises ne la respectent pas ?
7 Pourquoi le magnat de la presse norvégienne est contre les quotas ?
8 votre opinion ! Que pensez-vous de cette loi. Pensez-vous quelle serait applicable au Mexique ? De manière plus général, pensez-vous personnellement que les femmes ont des aptitudes particulières à apporter comme l’explique le PDG dans le reportage ou qu’elles ont les mêmes qualités et aptitudes que les hommes mais qu’elles n’accèdent pas aux postes les plus élevés pour des raisons de simple discrimination

 Compréhension Orale 2
 regardez cette vidéo et répondez aux questions 

1. Quel est la conclusion du  rapport de l'Institut national d'étude démographique sur la répartition des tâches ménagère dans le couple ?
2. quelle est la part moyenne des femmes dans les tâches ménagères.
3. Quels types de tâches ménagères fait le patron de bistrot du reportage ?
4. Que fait la femme qui est dans le bistrot dans les tâches ménagères ?
5. Quel exemple de mot qui n’a pas de masculin donne-t-on dans le reportage ?
6.  Dans le reportage que dit-on de l’attitude des différentes générations ?
7 quelle est la conclusion du reportage en forme de parodie de dicton ?
8 Votre opinion ! Quelle est selon vous la situation au Mexique et d’après vous comment une meilleure répartition des tâches ménagères peut-elle améliorer la condition et les opportunités des femmes dans le monde du travail ? Qu’est-ce qu’il faudrait faire pour améliorer la situation. ?
Quels sont les obstacles qui existent au Mexique à ce niveau ?

vendredi 18 février 2011

PROCHAINE CONFERENCE LE JEUDI 24 FEVRIER

Pour préparer la conférence, l'intervenante, Lourdes Melgar vous recommande ce site de TOTAL
VENEZ NOMBREUX !

dimanche 30 janvier 2011

Merci à tous !

Merci à tous ceux présents à la conférence et tout particulièrement à ceux qui ont posé des questions en français. N'hésitez pas à poursuivre la conversation sur le blog en publiant des messages si vous êtes rédacteur du blog ou à réagir par des commentaires pour les autres. N'oubliez pas que vous pouvez devenir rédacteur en m'envoyant un mail à "risbofe@gmail.com". Je trouve que c'est vraiment bien que l'on puisse organiser des conférences en français de cette qualité à Mexico. J'espère que vous serez aussi nombreux pour la prochaine conférence. Vous pouvez aussi bien sûr donner votre avis si vous n'avez pas participé à la conférence !

L’arrogance occidentale

J’ai été personnellement très impressionné par la prestation de M. Nguyen et je trouve qu’il donne une image très positive de l’ONU loin du stéréotype du fonctionnaire surpayé rédigeant des rapports dans son bureau de New York. Les histoires du terrain afghan qu’il a racontées et surtout la façon humble dont il a présenté son action sont aussi bien loin de l’arrogance occidentale dont a par exemple parlé M. Charasse à propos des ONG en Afghanistan (jeunes filles en minijupes donnant des leçons aux femmes afghanes). Mais d’un autre côté les ONG ont quand même apporté une certaine démocratisation des relations internationales qui ne sont plus l’apanage des états seuls et sur le climat par exemple leur rôle a été vraiment très important. Elles ont d’autre part fait beaucoup de progrès ces derniers temps pour comprendre les populations locales à mon avis.
Le rôle des ONG dans les relations internationales mériterait de toute façon un débat à lui tout seul ! Je crois d'ailleurs que les mexicains sont bien placés pour parler de ces problèmes car ils sont très nombreux à s'engager comme volontaire dans les ONG partout dans le monde !

La drogue

Sur le sujet de la drogue tout le monde dans l’auditoire semble avoir été surpris par le fait que les Talibans aient pu l’éradiquer complètement quand ils dominaient le gouvernement de Kaboul comme l’a révélé M. Charasse.  Ce denier a aussi souligné le rôle de l’Iran dans le contrôle de sa frontière pour éviter l’arrivée de la drogue en Europe en remarquant qu’il n’était pas assez reconnu en Occident. M. Charasse a par ailleurs insisté sur la nécessité de sortir du discours sur ‘le bien et le mal’ et comme dans les deux exemples précédents qu’il fallait savoir reconnaître les contributions positives de ceux qu’on a tendance à diaboliser. Je suis d’accord avec lui mais je pense que c’est difficile car on ne peut pas dire que les discours de l’Iran et des talibans soient par exemples exempts de toute diabolisation envers l’occident de leur côté étant donné que c’est leur fond de commerce. Donc que faire exactement ?

La complexité du problème afghan

Je crois qu’on a bien compris la complexité du problème et la multiplicité des acteurs et surtout l’impossibilité de réduire la situation à des plans machiavéliques des uns ou des autres (même s’ils ont tous des plans à long terme évidement). On a donc non seulement le gouvernement américain mais le lobby pétrolier super influent sous Bush avec Dick Cheyney, l’armée américaine (qui collabore de plus avec des entreprises privées) , la CIA, l’OTAN et ses pays membres, le gouvernement Pakistanais, l’ISI (les services secrets pakistanais depuis toujours assez autonomes et semblent vouloir un gouvernement islamiste ami en Afghanistan), les pétromonarchies du golf pourvoyeuses de fond, les chefs tribaux pashtounes, les différentes ethnies du pays,les puissances émergentes de la régions (Chine, inde), l’Iran., les états clients d’Asie Centrale qui semblent chercher le soutien du plus offrant, les ONG internationales (et leur capacité de mobiliser l’opinion en occident) et enfin L’ONU qui semble aussi avoir sa propre philosophie et ses propres objectifs comme le montre les interventions de M. NGuyen (même si, comme tous les autres participants, il s’exprimait en con propre nom).
Ici M. Charasse et NGuyen se sont opposés, le premier parlant d’un plan stratégique à long terme et le second d’un opportunisme des intérêts économiques américains.
Dans le même ordre d’idée, M. Charasse et Nguyen étaient par contre d’accords pour dire que les talibans n’étaient pas un mouvement exogène comme Al Qaida qui auraient été créé dans les camps de réfugiés mais bien un mouvement local avec des liens forts avec la population pashtoune. Monsieur Nguyen a d'ailleurs recommandé le livre suivant : Taliban: Militant Islam, Oil and Fundamentalism in Central Asia, Second Edition de
Ahmed Rashid
Personnellement, j’ai l’impression que les objectifs des uns et des autres varient en fonctions des rapports de force internationaux ou bien encore de la situation interne dans la région, On ne peut pas oublier non plus la situation politique interne américaine. Par exemple est-ce que Obama va s’éloigner plus encore des lobbies pétroliers après la catastrophe du golfe du Mexique ou au contraire revenir vers eux depuis la victoire des Républicains à la chambre des représentants?).

mardi 18 janvier 2011

PROCHAINE CONFERENCE LE JEUDI 27 JANVIER

Comme vous le savez, le dernier jeudi de chaque mois, nous organisons une conférence relations internationales en français. La prochaine aura lieu le jeudi 27 janvier à 19h et sera donnée par Monsieur Pierre Charasse, diplomate français, ex-Ambassadeur de France au Pakistan, qui interviendra sur le sujet suivant: "L'intervention occidentale en Afghanistan : échec militaire, politique et moral de l'Occident?". Pour préparer cette conférence, vous pouvez étudiez les documents présentés dans les posts qui suivent.  Vous pouvez aussi envoyer à "risbofle@gmail.com" vos questions si vous souhaitez que je vous les corrige pour la conférence !

dimanche 2 janvier 2011

compréhension écrite : dossier du journal Le Monde/ l'Afghanistan en 2009

Lisez ces 3 articles tirés d'un dossier du monde sur l'Afghanistan et si vous le souhaitez répondez aux questions en envoyant les réponses par email à "risbofle@gmail.com" pour avoir une correction du français et recevoir un corrigé.

Composition ethnique

Au cours de l'histoire mouvementée de l'Afghanistan, les Pachtounes, 42 % de la population, ont toujours été le groupe le plus influent. La plupart des régimes politiques ont dû passer des alliances avec les tribus pachtounes, principalement sunnites, afin d'asseoir leur pouvoir.

Vivant surtout dans le Nord, les Tadjiks constituent 27 % de la population afghane, et sont eux aussi, en grande majorité, des musulmans sunnites. Ils ne sont toutefois pas organisés en tribus, préférant se désigner en fonction du lieu où ils habitent.

Dans les montagnes centrales du pays vivent les Hazara, un groupe minoritaire (9 % de la population). Chiites pour la plupart, ils vivent en Afghanistan depuis le XIIIe siècle.
Les Ouzbeks (9 % de la population), d'origine turque, vivent principalement dans le nord du pays. Ils cohabitent avec les Tadjiks, mais ne partagent pas les mêmes quartiers.

Vivent aussi en Afghanistan les Aimak, les Turkmènes, les Baloutches et les Pashayis.


Questions

- quelle est l’ethnie majoritaire au Pakistan et quelle est leur religion ?
- Quelle est dans la deuxième ethnie et où se trouve-t-elle dans le pays ?
- Comment s’appelle le groupe ethnique que l’on trouve dans le centre du pays et qui est de religion musulmane Chiite. ?
- Comment s’appelle le groupe ethnique d’origine turque cité dans le texte  ?

L'insurrection taliban

Depuis quelques années, la guérilla des talibans se renforce et s'étend. Selon le Centre d'études stratégiques internationales, ce mouvement rebelle pachtoune contrôlait, fin 2008, 160 districts sur 364, contre 30 en 2003. Par ailleurs, les violences atteignent des niveaux records. D'après le commandement central de la coalition internationale, les talibans ont lancé en mai 400 attaques hebdomadaires, contre 100 en moyenne en 2006 et 50 en 2004. Le mois de juillet 2009 a ainsi été le plus sanglant pour les forces américaines depuis le début de la guerre, avec 44 soldats tués.

Les talibans ont trois assises principales : leur sanctuaire au Pakistan, leur lien avec Al-Qaida et le financement par l'argent de la drogue. Les bavures des forces de l'OTAN et les morts de nombreux civils sont une autre explication au ralliement des habitants du sud et de l'est du pays.

Né en 1994 de la volonté d'un paysan devenu religieux, le mollah Mohammad Omar, le mouvement taliban ne s'est jamais caché de ses liens avec le service de renseignement pakistanais, l'ISI, qui souhaitait étendre l'influence pakistanaise en jouant des liens entre tribus pachtounes des deux pays. Lorsqu'ils étaient au pouvoir, de 1996 à 2001, les talibans ont par ailleurs accordé une large autonomie aux djihadistes d'Al-Qaida en raison de leur proximité religieuse et idéologique. Mais après le 11-Septembre, les talibans ont reproché à Ben Laden et à ses hommes de leur avoir fait perdre le pouvoir à Kaboul. Le réseau terroriste a toutefois aidé les rebelles pachtounes à reconstituer leurs forces et adopter de nouvelles tactiques. On assiste donc aujourd'hui à une triple alliance inédite entre talibans afghans, pakistanais et djihadistes d'Al-Qaida.

Les élections du 20 août constituent un test pour les rebelles, qui ont non seulement appelé au boycott du scrutin – "une imposture orchestrée par les Américains", selon eux – mais aussi menacé de s'en prendre aux bureaux de vote. 10 % d'entre eux pourraient rester fermés, jeudi, pour des raisons de sécurité. Les talibans devront toutefois prouver que leur influence ne se limite pas aux régions pachtounes du pays et qu'ils peuvent aussi jouer les trouble-fête dans les zones tadjikes et ouzbeks.


Questions

Quels sont les trois facteurs qui permettent aux Talibans de mener l’insurrection dans le sud et l’est du pays ?
- De quelle année à quelle année les Talibans ont été au pouvoir en Afghanistan ?
- Les talibans ont bénéficiés de l’aide de quel pays pour accéder au pouvoir ? Qu’est-ce qui a facilité cette intervention ?
- En quoi le lien avec Al-Qaida a-t-il permis aux Talibans de prendre l’insurection dans la la lutte contre les forces étrangères ?


La lutte contre le narcotrafic

La culture du pavot représente le nerf de l'économie afghane. En 2008, l'Afghanistan a produit, selon l'UNODC (Office des Nations unies pour la lutte contre la drogue et le crime), 7 700 tonnes d'opium. En léger recul par rapport à 2007 (8 200 tonnes), ce chiffre s'explique par la hausse des contrôles et des saisies de récoltes. La production afghane continue toutefois de représenter plus de 90 % de la production mondiale d'opium.

L'argent de la drogue (3,4 milliards de dollars en 2008, soit 40 % du PIB afghan) rend la société afghane dépendante d'une activité économique qui entrave un développement équilibré. Dans plusieurs provinces du pays, la production intensive d'opium va de pair avec une violence endémique : les deux principales régions productrices, Kandahar et Helmand, sont aussi celles où les combats entre les talibans et les soldats de la Force internationale d'assistance à la sécurité sont les plus intenses.

Face à ce fléau, la communauté internationale ne sait quelle stratégie adopter. L'éradication répressive et forcée des champs de pavot prônée par les Etats-Unis est critiquée par les autres membres de la coalition, car elle entraîne un risque de paupérisation des campagnes afghanes. Les troupes britanniques, les plus engagées sur ce terrain, ont de leur côté racheté des tonnes de récolte, mais en ont reversé au gouvernement l'argent, initialement destiné aux paysans. Les efforts de la communauté internationale ont donc été stériles puisque les paysans afghans continuent de produire chaque année l'équivalent de deux fois la consommation mondiale d'héroïne.

La volonté du gouvernement de lutter contre le trafic de drogue est par ailleurs ambivalente. Le frère du président sortant, Ahmed Wali, et une demi-douzaine de ministres sont ainsi cités dans dans des rapports internationaux comme faisant partie des personnalités bénéficiant personnellement du narcotrafic.

Questions

- Quelle est la part de l’Afghanistan dans la production mondiale d’opium ?
- Où se trouve principalement l’Opium
- Est-ce que la communauté internationale a réussi à réduire la production d’opium ?
- Qu’est-ce qui permet de douter de la volonté du gouvernement de Karzai de lutter contre le trafic de drogue ?

Vous pouvez lire l'ensemble du dossier ainsi qu'un autre dossier plus récent réalisé après les élections sur le site du journal


L'Afghanistan en 2009
LEMONDE.FR | 18.08.09

© Le Monde.fr



Pour des cartes sur la situation actuelle vous pouvez regardez  le site du dessous des cartes dont sont tirées les extraits vidéos des compréhensions orales.