Chaque jour, des millions d'entre nous allument leur téléviseur pour découvrir les prévisions météorologiques. Un réseau de présentateurs météo européens font appel à la confiance accordée par le public à leur profession et utilisent leur influence auprès des téléspectateurs pour les sensibiliser au changement climatique.
La principale différence entre la météo et le climat réside dans le temps: alors que la météo couvre de petites périodes, le climat en couvre quant à lui de plus importantes. Le lien étroit existant entre ces deux éléments implique que les météorologues sont bien placés pour faire progresser le débat sur le changement climatique – et c'est précisément ce qui est en train de se produire.Des présentateurs météo de toute l'Europe mettent à profit leur statut de personnalité publique et leur crédibilité pour sensibiliser l'opinion à l'un des plus grands défis auxquels notre monde se trouve actuellement confronté. Citons notamment Jill Peeters, présentatrice météo de la VTM, une chaîne de télévision commerciale flamande en Belgique. Non seulement elle avertit les téléspectateurs des percées dans la couverture nuageuse et des éclaircies dans une Belgique réputée pluvieuse, mais elle s'est également forgé une réputation de militante contre le changement climatique.
Mme Peeters a également publié un ouvrage fort populaire, intitulé Onze planet wordt heet (Notre planète se réchauffe). Elle écrit régulièrement des articles sur le réchauffement climatique pour la presse flamande et a produit des documentaires dans le domaine du climat.
Son livre a reçu un accueil enthousiaste. "Lorsque mon livre est paru, il s'est classé parmi les dix meilleures ventes en Flandre, un résultat des plus satisfaisants pour un livre traitant d'un sujet scientifique si complexe. Et les réactions sont toujours très positives", explique-t-elle.
La présentatrice météo flamande a également attiré l'attention sur les conséquences moins connues du changement climatique. Elle a notamment produit un documentaire sur la tribu des El Molo, qui vit de la pêche sur le lac Turkana au Kenya. Leur survie est actuellement menacée par la baisse des eaux du lac, imputable au réchauffement climatique et à l'endiguement.
"Il est incroyable de constater le nombre de gens qui ont été touchés par cette histoire. Ce documentaire a fait pénétrer le réchauffement climatique dans leur salon", se souvient-elle. "Je suis persuadée que ce n'est qu'avec ce type de récit personnel que nous pouvons changer l'opinion publique."
Conscientiser le public

Le travail de Mme Míková est fort bien accueilli par les téléspectateurs et les personnes qui assistent à ses conférences. "Entre les lettres et les courriers électroniques des spectateurs que je reçois aujourd'hui et ceux que je recevais il y a cinq ans, je constate une énorme différence", déclare-t-elle. Et elle a pu se rendre compte à quel point le débat a commencé à affecter les comportements. "Certaines personnes m'écrivent ou me racontent de quelle façon elles recyclent leurs déchets et modifient leur consommation énergétique et les statistiques indiquent également que les gens ont commencé à changer de comportement."
"Il reste encore toutefois beaucoup à faire", ajoute-t-elle, "dans la mesure où le débat sur le changement climatique n'a pas encore véritablement pénétré dans la conscience du public tchèque. Lors de mes conférences, je rencontre des personnes bénéficiant d'un très bon niveau d'instruction et de bonnes connaissances à propos de ce problème. Mais il existe également de nombreuses personnes dans mon pays qui n'en ont probablement jamais entendu parler – ou qui ne veulent pas en entendre parler", souligne-t-elle.
Mme Míková n'est, pour sa part, pas une nouvelle venue dans le domaine du changement climatique. Cela fait maintenant dix ans qu'elle s'implique dans le programme climatique national de son pays et, entre 2003 et 2006, elle a fait partie d'une équipe travaillant à la production d'un atlas climatique de la République tchèque.
L'énergie de la jeunesse

De surcroît, le réchauffement climatique est devenu partie intégrante des émissions de son équipe météo. "Lors de nos bulletins météo réguliers, nous fournissons au public des statistiques de fin de mois et de fin de saison (jours les plus humides, les plus venteux, les plus chauds, etc.); nous avons en effet le sentiment que cela nous aide à maintenir l'accent sur le climat", précise-t-il.
M. Fleming cherche également à traduire la sensibilisation générale en un appel au ralliement et à l'action. "La population irlandaise est fort consciente du problème, mais je pense que cette conscientisation est limitée à une connaissance générale de cette problématique. Je ne crois pas que l'Irlandais moyen soit vraiment conscient des changements sociétaux nécessaires pour lutter sérieusement contre ce problème", remarque-t-il.
Exploiter le vent du changement

"Notre défi est d'utiliser la crédibilité dont nous bénéficions auprès des téléspectateurs pour les aider à croire au changement climatique et à le comprendre, mais aussi à agir en conséquence", souligne M. Fleming. "Le travail d'autres collègues dans toute l'Europe m'a incité à m'investir plus pour sensibiliser l'opinion irlandaise, et m'a offert de nombreux exemples pratiques de moyens et méthodes utilisables pour faire passer le message dans mon pays."
Comme l'explique Mme Peeters: "le réseau CBN-E me permet de partager mes expériences de communication à propos du réchauffement climatique avec des collègues". Et Mme Míková d'ajouter que le CBN-E l'a aidée à en apprendre davantage sur le changement climatique, à communiquer avec des collègues et à partager des expériences avec eux. Et il s'agit là d'un élément essentiel dans le monde en constante évolution du changement climatique. "Chaque année apporte son lot de nouveaux faits. Il nous faut donc être toujours au courant et pouvoir en parler d'une façon compréhensible pour le public", explique Mme Míková.
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